18 février 1748, un incendie à Pouldavid

Copie de déclaration faite par les sieurs François et Allain Dagorn et autre

Ce jour dix huiteme feuvrier l’an mil sept cent quarante huit après midy, devant nous nottaires soussignés de la jurisdiction du marquisat de Nevet et Pouldavid, et du marquisat de Kerharo et annexes, ont comparu le sieur François Dagorn, le sieur Allain Dagorn et demoiselle Marie-Anne Josset sa femme, Anne Le Joncour, majeure de vingt cinq ans, Jacques Le Cornou fils, Henry Baraou compagnon maréchal chez René Le Men, Marie Jambois veuve Guillaume Lilis demeurant respectivement en la ville de Pouldavid, paroisse de Pouldregat, Hervé Raoul, meunier demeurant aux moulins à eau dudit Pouldavid, susditte paroisse de Pouldregat,

lesquels nous ont déclarés que dans la nuit du saize au dix sept du présent mois de feuvrier, environ les huit heures & demy du soir, scavoir laditte demoiselle Josset épouse du sieur Dagorn estant allé chez laditte Anne Le Joncour, en sortant de compagnie avec cette dernière pour se rendre chez elle, laditte demoiselle Dagorn et laditte Joncour virent du feu dans la chambre audessus des prisons de cette ville, ce qui allarma laditte Anne Le Joncour qui un moment auparavant avoit fait rencontre d’Anne Le Glem, femme de Michel Le Joncour, fermiers de laditte maison, et lui avoit dit qu’elle alloit chez sa fille,

et sur le champ laditte Anne Le Joncour se rendit chez Allain Le Gounidec et femme où elle trouva laditte Le Glem qui fut bien surprise d’apprendre cette triste chose, et dans l’instant ladite Le Glem sortit et se rendit avec précipitation de compagnie avec laditte Joncour, fis ouverture de la porte d’entrée et ayant montée l’escalier et voulut entrer dans laditte chambre, il leur fute impossible par l’ardeur du feu d’approcher, et laditte Joncour ensuitte fut avertie de faire sonner les cloches pour avoir du secours,

lesdits sieurs François et Allain Dagorn, et lesdits Cornou fils, et Baraou, qu’estant chez ledit René Le Men d’où ayant oüye crier au feu, ils sortirent d’abord et se rendirent dans l’endroit d’où leur paraissoit sortir la voye et crye de secours,

et estant près de la maison desdits Michel Le Joncour et femme, ils y entrèrent et ne purent simplement que faire sortir un lit et une armoire de la cuisine, avec quelques pochées de bleds de la chambre au dessus de laditte cuisine, dans laquelle chambre il resta plusieurs autres pochées de bleds, de marchandises au sieur Guezennec, et quantité d’effets et meubles qui leur fut impossible de sauver et enlever par le grand feu qui y estoit,

et ledit sieur François Dagorn en  ? du feu qui alloit reprendre et tomber dans laditte cuisine en fit sortir de force laditte Le Glem, et dans l’instant qu’ils achevoient de mettre les pochées de bleds qu’ils avoient pu sauver en lieu de sureté, ils apperçurent et virent ledit Michel Le Joncour qui fit sortir une vache de la maison à four à laquelle il avoit coupé son attache

et sortit ensuitte ledit Hervé Raoul qu’au son des cloches se rendit de chez luy en ville, et estant près de la maison desdits Joncour et femme, il aida à sauver par la fenestre trois à quatre pochées de bleds, et aida aussy au transport du lit et de l’armoire de la cuisine sans qu’il y put tenir(?) d’avantage,

et ne vit ledit Michel Le Joncour que sur la fin du secours par luy donné, laditte Jambois, que ledit Michel Le Joncour entra chez elle ledit jour saiziesme feuvrier entre les cinq heures et demy à six heures du soir de compagnie avec Nicolas Le Noury(ou Merdy?) de Kerdioulet en la trève de Kerlaz, et ayant ensuitte rencontré Corentin Le Troadec de Kerleguer audit Pouldregat auquel ledit Joncour avoit affaire, il resta avec eux, et d’où il ne sortit qu’aux grands bruits et crys de force qui se répandirent dans la rue  ;

Tel est leur raport et déclaration qu’ils affirment véritable avec offre de répetter si requis est ou besoin sera, et nous ont requis a ce que nous leur avons rapporté audit Pouldavid susditte paroisse de Pouldregat, au rapport d el’in de nous, l’autre présant, sous les signes desdits sieurs François et Allain Dagorn, de laditte Josset, et de laditte Jambois, et dudit Hervé Raoul pour leurs respects, celuy de maistre Guillaume Goueznou représant laditte Anne Le Joncour, de maistre Jacques Le Guillou pour ledit Cornou, de maistre François Goueznou à la requeste dudit Braraou affirmants ne scavoir signer de ce requis, et lenôtre, les jours et an que devant, ainsy signé en la minutte de celle,

F. Dagorn, A. Dagorn, Marie-Anne Josset, Marie-Anne Jambois, Hervé Raoul  ; G. Gouenou, Jacques Guillou, F. Gouzenou, J.A.Morand notaire, Thomas autre notaire registrateur, et controllé à Douarnenez le vingt et huit dudit mois et an par Delecluze qui a marqué receu dix neuf sols trois deniers.

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